Tour d’horizon – Pologne

Introductions

Les enseignements majeurs et préoccupation

Focus sur la révolution numérique et les innovations technologiques

Une démarche gouvernementale et locale

La révolution numérique & l’innovation technologique sont des priorités très fortes de la Pologne. La Pologne a connu la plus forte croissance des dépenses privées de R&D dans le monde entre 2008 et 2015 (+215%) et la troisième si l’on prend en compte l’ensemble des dépenses de R&D derrière la Slovaquie et la Chine. Cette volonté est clairement apparue lors de nos visites dans les ministères, au sein de collectivités (Wroclaw, Varsovie), dans les entreprises privées (VEOLIA , 3M, Neurosoft, IKEA). La Pologne ne souhaite pas être cantonnée dans un modèle d’usine à bas coût, mais revendique d’être un lieu de R&D.

Il faut cependant moduler l’ampleur des initiatives numériques du gouvernement. Son ministère de la digitalisation a des budgets faibles (essentiellement européens) et son objectif court terme est de rationaliser l’administration, récolter l’impôt et de développer le digital au sein des services publics notamment dans la création d’une identité numérique pour l’ensemble des citoyens du pays. Là encore, les initiatives privées seront plus concrètes et opérationnelles comme les sociétés que nous avons rencontrées.

Plan Morawiecki : « Strategy for responsible development »

Le plan Morawiecki « Strategy for Responsible Development (RDS) » vise à engager une nouvelle étape de développement du pays, avec l’objectif d’une montée en compétence des activités réalisées dans le pays (volonté de sortir de l’image « usine de l’Europe »). Parmi les mesures du plan figure l’objectif de monter le budget consacré à la R&D à 2 % du PIB (<1 % actuellement).

Schéma sur la stabilité macroéconommique

Écosystème pour développer l’innovation

L’innovation a une approche verticale. Du plus haut niveau de l’Etat, en passant par les ministères, jusqu’aux instituts et collectivités locales, une culture de l’innovation se dégage de la Pologne. La forte présence d’investisseurs publics et privés, d’incubateurs montre un réel intérêt pour l’innovation en Pologne. La présence d’une population jeune et qualifiée ainsi qu’une collaboration étroite entre universités et les entreprises du secteur privé sont autant de facteurs expliquant l’essor de l’Innovation.

Des « Hackathons »  avec un financement fort se déroulent aussi bien au plus haut niveau de l’Etat qu’au niveau de la ville (comme Wroclaw[1]).

Néanmoins, cette innovation est en grande majorité tournée vers le secteur des biens et services s’adossant sur des solutions technologiques du monde digital.

Toutefois, des initiatives locales ayant trait notamment à la gestion de l’énergie thermique ou à la bonne gestion de l’eau apparaissent de-ci et de-là.

Rapport Intelligence Artificielle / Intelligence Humaine

La rencontre avec la société Neurosoft est assez cruciale pour aborder ces thèmes. Neurosoft est une start-up fournissant des solutions de transports intelligents (permettant la reconnaissance automatique d’objets, de données, de sons, de vidéogrammes). Elle est à la pointe de ce que l’on appelle la révolution numérique avec ses concepts autour du Big Data, du Machine Learning, de l’Intelligence Artificielle.

Le co-fondateur de Neurosoft[2] (L. Cezary Grzegorz Dolega) a une croyance viscérale dans la technologie. Il apparait très proche des idées d’Elon Musk (créateur de Tesla/SpaceX). Les impacts liés à cette rupture technologique (Ubérisation de l’économie, augmentation potentielle du chômage liée à une plus grande productivité) ne l’inquiètent pas. Il s’appuie sur ruptures technologiques des siècles précédents (apparition de la machine à vapeur pour la révolution industrielle…) qui n’ont pas dégradé les conditions de vie des êtres humains.

Concernant la sobriété, il indique que la révolution numérique, en augmentant la productivité, va libérer l’être humain de tâches à faibles valeurs ajoutées. Il pourra disposer de plus de liberté lui permettant une meilleure créativité dans la production de nouveaux produits/services pour un meilleur bien-être.

Face aux critiques qu’une proportion de la population risque tout de même de pâtir surcroît de productivité due à l’explosion du numérique (Industrie 4.0, robotisation…), faute de manque de compétences, il émet l’idée d’un revenu universel minimum pour pallier aux conséquences.

Concernant le numérique, il indique les progrès des infrastructures permettent de baisser drastiquement le coût énergétique.

La rencontre avec cette start-up et l’entité R&D de 3M pose la question de l’universalité du monde digitalsur la base d’infrastructure sans frontière (vs. l’industrie).

[1]http://www.wroclaw.pl/go/wydarzenia/edukacja-i-rozwoj/23431-24h-hackathon

[2]http://www.neurosoft.pl

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