Tour d’horizon – Suède et Estonie

Introductions

Focus sur les modèles sociaux et sociétaux

Focus sur les politiques environnementales et la sensibilité du public et des entreprises

Focus sur le bois et les ressources forestières

Focus sur la mobilité

Focus sur la ville

Focus sur la mobilité

L’Estonie, pionière d’un réseau national d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques

L’Estonie a été le premier pays à disposer d’un réseau national de bornes de recharge pour véhicules électriques. ELMO: « Estonian Electromobility program » (www.elmo.ee) est lancé en 2012.

Le choix du partenaire industriel a été le constructeur automobile Mitsubishi Corporation, car Mitsubishi disposait déjà d’un 1er véhicule électrique dans sa gamme l’Imiev et avait contribué à développer un standard de recharge au Japon : Chademo. Par ailleurs, le constructeur devant respecter un seuil d’émissions de CO2, imposé par la Commission Européenne pour l’ensemble de ses véhicules vendus en Europe, il  y voyait une bonne occasion pour récupérer des certificats d’émission de CO2 lui permettant de respecter son seuil et vendre des véhicules électriques.

En 2015, 3 ans après le démarrage du programme, l’essentiel des stations a été installée. Toutes les stations de recharge ont été construites avec le même standard japonais pour des raisons contractuelles et juridiques. Le gouvernement cherche à adapter le contrat afin d’autoriser ABB d’installer également des bornes de recharge avec le standard européen  KOMBO.

Aujourd’hui le parc estonien de véhicules électriques s’élève à 2000 véhicules. En dehors des véhicules d’origine japonaise aucun véhicule électrique répondant au standard européen ne peut être rechargé dans l’infrastructure publique existante.

Cette infrastructure ne sera rentable qu’avec environ 10 fois plus de véhicules – au standard japonais. Cette situation n’est pas unique, étant donné qu’au niveau mondial, le secteur du véhicule électrique est toujours en phase d’émergence. Cependant, l’équipement précoce du pays le conduit à devoir maintenant intégrer les standards apparus en Europe ultérieurement.

Enfin, côté production d’électricité, il faut savoir que le mix énergétique de l’Estonie est loin d’être green, bien au contraire.

La ressource principale de l’Estonie pour sa production électrique sont les sables bitumineux à base desquels on produit du pétrole. En conséquence, les émissions CO2 par habitant estonien font partie des plus élevées au monde.

Toutefois, il existe une initiative et volonté fortes d’installer des champs solaires et éoliens afin que les véhicules électriques puissent apporter aussi un bénéfice environnemental !

La gratuité des transports à Tallinn

La gratuité des transports en commun à Tallinn permet de  garantir la mobilité à toute la population, d’augmenter la mobilité professionnelle à l’intérieur de la ville, de stimuler  la consommation locale et d’augmenter la part du transport en commun versus l’utilisation de la voiture personnelle.

La gratuité des transports en commun à Tallinn a été mise en place début 2013 suite à un referendum en 2012. La raison principale était sociale, trouvant par une large majorité (75% de votes favorables) une légitimité politique. Chaque habitant de Tallinn ne disposant pas de moyen de transport individuel adéquat ne devrait plus être handicapé/ limité dans son rayon d’action au niveau de sa recherche professionnelle et aussi pour ses déplacements privés.

La ville de Tallinn cherchait à travers ce dispositif à promouvoir l’économie locale afin que chacun puisse profiter de produits et de services locaux proposés par des entreprises installées dans la ville. Côté environnemental la ville cherchait à freiner l’augmentation annuelle très forte des achats de voitures individuelles (après la chute du système soviétique, la voiture individuelle traduit la soif de liberté de la nouvelle génération). Même si le taux d’équipement en voiture est encore loin derrière des pays comme la France et l’Allemagne, la ville ne voulait pas se retrouver confrontée à de problèmes de circulation majeurs.

Au global, après plus de 4 ans d’exercice, le bilan est très positif :

  • Augmentation des personnes transportées : + 10%
  • Les immatriculations de voitures individuelles sont restées stables depuis 2012 : le nombre de véhicules est resté constant
  • Le trafic au centre-ville a pu être baissé de 6% et dans la ville entière il a augmenté de 4%

La municipalité de Tallinn dispose de trolleybus et a introduit récemment une flotte de bus hybride (10 à 15%). De plus, elle a commencé des tests de bus avec différentes nouvelles technologies (hydrogène, électrique, GNC, …). Le bus est le moyen de transport le plus rapide et le moins cher devant le tram.

La gratuité des transports assure la mobilité de tous en ville. La perte de revenue pour la ville est compensée par de nombreux avantages (pouvoir d’achat, plus d’économie locale, facilité d’accès à certains emplois, mais aussi des installations sportives ou culturelles, moins de chômage, …)

Dès 2018, la gratuité des transports en commun sera la règle dans toutes les villes cantonales d’Estonie. Ainsi l’Estonie deviendra le premier pays au monde avec des transports en commun 100% gratuit.

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